Trafalgar est un wargame avec figurines mettant les joueurs dans la peau des amiraux de l'époque napoléonienne.
Diriger un escadre de navire à voiles est un vrai challenge et en plus si l'ennemi vous canarde pendant les manoeuvre, il y a de quoi devenir stressé.
De ce point de vue, ce jeu est particulièrement réussi. En effet, l'activation de chaque bateau se fait en fonction de sa position face au vent. Or ce dernier est instable et peut tourner. Un peu de malchance et le fleuron de votre flotte se retrouvera immobile face aux rangées de canons de l'ennemi.
le manoeuvres sont donc particulièrement bien rendue et la gestion des tirs de canons très fun et réaliste.
On ne coule pas un navire de 1er rang d'un coup, mais on l'achève à force de tirs répétés.
Un excellent jeu en anglais, mais avec des règles de bases accessibles et qui ne nécessite pas un investissement important en figurines (3 à 4 par camp suffisent amplement pour débuter). Alors ouvrez les sabords et feu libre ! La règle de jeu n'est malheureusement plus disponible sur le marché (anciennement édité par Warhammer Historical).
LES NAVIRES DE LIGNE
Les galions de guerre du XVIIème siècle étaient construits pour des combats en file et rangées, d'où l'appellation "Navires de ligne" (Ships of the Line). Le but était d'éviter si possible les abordages sanglants et incertains afin de mettre à profit l'énorme puissance de feu de ces vaisseaux.
Ce sont les anglais qui sont à la base du concept des navires de ligne, ancêtre des cuirassés du XXème siècle. Les navires de ligne avaient entre 60 et 130 canons de divers calibres sur trois à cinq ponts.
Nombre d'entre eux furent remaniés et beaucoup furent équipé de pièces de mortiers ou de caronades sur les ponts supérieurs.
LES FRÉGATES
Un navire de ligne est lourd, lent et peu manoeuvrant. Le besoin de navires plus rapides et agiles devint une nécessité. Ce sont les français qui inventèrent la frégate à la fin du XVIIème siècle. Elle correspond au croiseur actuel.
Tous les pays possédèrent vite des frégates. Elles escortaient les navires marchands, protégeaient les voies navigables et assistaient les navires de ligne. Leur carénage étant plus fragile, leur dimension réduite, avec des francs-bords moins élevés, elles ne pouvaient se ranger aux côtés des navires de ligne. Leur mission était de détruire les navires ennemis endommagés ou de porter assistance et protection aux navires blessés de leur propre flotte.
Les anglais créèrent même des frégates en "rasant le pont supérieur de navires de troisième rang, les
allégeant ainsi considérablement. Ces vaisseaux "customisés" furent nommés "Razee Frigate".
Les frégates avaient entre 40 et 60 canons de divers calibres sur deux ponts.
LES CORVETTES
C'étaient des navires plus petits que les frégates, mais avec une voilure identique. Ils étaient utilisés comme navire de surveillance et de liaison. Très rapide et manoeuvrant. Ils furent plus connus en tant que bateaux servant les grands découvreurs, comme Cook, La Pérouse, etc...
Les corvettes avaient entre 18 et 30 canons de divers calibres sur un seul pont.
LES GALIOTES À BOMBES
C e sont principalement des navires à fond plat et un seul pont (Brick, Galiote, Sloop...) aménagés pour porter des bombardes ou des mortiers. Elles servaient comme engin de siège pour frapper des structures terrestres. Toutes les nations s'en dotèrent.
Les galiotes à bombes étaient généralement équipées de 2 bombardes de gros calibre et de quelques canons de défense.
PRINCIPAUX CALIBRES
4 / 6 / 9 / 12 / 18 / 24 / 32 et 36 livres.
Portée du 36 livres de 3'700m, efficace contre les murailles dès 650m
Portée du 32 livres de 2'200m, efficace contre les murailles dès 400m.
Les anglais n'utilisèrent pas de canons de 36 livres.
Les plus gros canons étaient au bas du navire, question de stabilité.
Un canon de 32 livres pèse 3,5 tonnes et un de 36 livres pèse 4 tonnes
Il fallait 14 hommes pour utiliser un canon de 36 livres, le plus gros calibre embarqué sur des voiliers.
Les canons d'un même pont sont dotés d'un calibre unique, afin de simplifier l'approvisionnement des pièces.
Les canons étaient en bronze ou en fer, le bronze étant plus maniable et viable, mais plus cher.
Les caronades étaient de très gros canons placés sur le pont supérieur. De faible portée, ils permettaient néanmoins de cribler de mitraille les équipages ennemis à courte distance.
VICE AMIRAL HORATIO NELSON (1758-1805)
Le vice amiral Nelson diriga la flotte anglaise lors de la bataille de Trafalgar.
Son navire amiral était le célèbre "HMS Victory", vaisseau de ligne de 1er rang armé de 104 canons.
Lors de la bataille, Nelson chercha à attaquer le "Bucentaure", navire amiral ennemi. Son navire tira une bordée au passage de la poupe adverse qui ravagea le gaillard arrière. Ensuite, le "Redoutable", puissant 3ème rang français qui suivait le Bucentaure engagea un combat de mousquetterie. Le navire français possédait des fusiliers de marine qui firent la différence et l'équipage britannique fut fauché par les tirs. Nelson fut frappé mortellement dans le dos. Le capitaine Lucas du "Redoutable" lanca alors l'abordage, mais la hauteur supérieure du "Victory" rendit la manoeuvre difficile et le "HMS Temeraire" anglais vint à la rescousse de son leader en arrosant le pont supérieur français avec ses caronades, mettant fin à l'abordage.
Nelson mourut 4h00 plus tard. Il fut le héros de la bataille.
VICE AMIRAL CUTHBERT COLLINGWOOD (1750-1810)
Commandant en second lors de la bataille de Trafagar.
Son navire, le "HMS Royal Sovereign" était un vaisseau de ligne de 1er rang armé de 100 canons.
Aggresif, il attaqua audacieusement l'arrière garde coalisée. Il prit une telle avance sur ses troupes qu'il fut le premier vaisseaun anglais à engager la bataille. Le "Santa Ana" principal navire ennemi en face de lui en fit les frais et fut littéralement détruit dès les premières bordées. Ensuite, le "Royal Sovereign" fut malmené et endommagé par les vaisseaux escortant le "Santa Ana", mais l'attaque audacieuse avait porté ses fruits en déstabilisant l'adversaire. Rejoint par sa flotte, le navire et Collingwood survécurent à la bataille.
Quelques années plus tard, toujours actif en mer, Collingwood tomba malade et décéda avant son retour au pays.
VICE AMIRAL PIERRE CHARLES SYLVESTRE DE VILLENEUVE (1763-1806)
Commandant en chef de la flotte coalisée lors de la bataille de Trafalgar.
Le "Bucentaure", vaisseau de ligne de 2ème rang était son navire amiral et possédait 80 canons.
Malheureusement pour Villeneuve, sa flotte hétéroclite peina à maintenir sa formation en ligne à cause d'une forte houle.
L'ennemi en profita pour briser la formation et le "Bucentaure" fut la cible de nombreux vaisseaux. Lourdement endommagé et quasi démâté, Villeneuve sera le dernier français à amener les couleurs.
L'Histoire le tiendra principal responsable dela défaite mais en fait, il joua plutôt de malchance.
Capturé et rapidement libéré, il se suicida sur le chemin du retour, visiblement accablé par les reproches de Napoléon.
AMIRAL FEDERICO CARLOS GRAVINA Y NÁPOLI (1756-1806)
Commandant en second de la flotte coalisée à Trafalgar.
Son navire, le "Principes de Asturias" est un fier navire de ligne de 1er rang armé de 112 canons.
Les conditions météo défavorbales (houle et vent) et la formation hétéroclite de la flotte l'empêchèrent de jouer pleinement son rôle de soutien. Il se lanca néanmoins dans la bataille, essayant de colmater les brêches avec son escadre.
A l'arrière garde, il fut pris à parti par six navires ennemis auxquels il parvint à tenir tête. Grièvement touché, Gravina mourut quelques mois plus tard de ses blesures. Napoléon avait pour lui énormément d'estime et regretta qu'il n'ait pas commandé la flotte pour la bataille.
AMIRAL BALTHAZAR HIDALGO DE CISNEROS (1755-1829)
A bord du "Santisima Trinidad" lors de la bataille de Trafalgar.
Ce navire, le plus gros navire de linge de tous les temps est un lourd géant vieillissant.
Surarmé (140 canons et obusiers), il reste lent et peu manoeuvrable. Placé devant le "Bucentaure" du vie amiral Villeneuve, probablement pour son aspect imposant, il se retrouve au coeur de toute la bataille. Pris à parti par de nombreux 3ème rangs anglais, il subit leur feu pendant plus de quatre heures. Il est finalement le dernier navire espagnol à se rendre.
De Cisneros garda un certain degré de surdité suite à un coup reçut lorsque le grand m'at s'abbatit sur lui.
Sa carrière militaire continua néanmoins et il lutta contre l'invasion française del'Espagne.
Il mourut apparemment de vieillesse.
FLOTTE ANGLAISE
Commandant en chef : Nelson
Commandant en second : Collingwood
27 Navires de ligne
(dont 5 de plus de 100 canons)
PERTES
Navires : aucun
Tués : 450 hommes
Blessés : 1250 hommes
FLOTTE COALISÉE
Commandant en chef : De Villeneuve
Commandant en second : Gravina
33 Navires de ligne
18 français et 15 espagnols
(dont 3 de plus de 100 canons)
PERTES
Navires : 18 détruits ou capturés
Tués : 4400 hommes
Blessés : 2550 hommes
Capturés : 7000 hommes
Figurines Langton Miniatures. Echelle 1:1200. Peinture par Tristelune